28-29 janvier 2005

Publié le par Adragail

 

Je suis avec mes soeurs.

Précédées par un prêtre vaudou portant un chapeau haut de forme et une canne en bois, nous escaladons des cageots de pommes pourries en direction d'une maison. Sur notre route, nous croisons beaucoup de chats, qui d'après le houngan ont tous un rôle symbolique bien précis.

Au bout d'un long voyage, nous arrivons dans une maison. Elle ressemble trait pour trait à celle de mes parents, mais en déserte et en plus délabrée. Trois petits garçons se trouvent dans le hall d'entrée: un de sept ans, un de dix ans, et un bébé de quelques mois. Ils commencent à nous fixer, puis l'un des plus agés se met à prendre la parole en hurlant:

"Pourquoi vous êtes pas quatre???                                                                                                                              Il fallait être quatre!!!                                                                                                                                                         Elle est où, la quatrième??? "

Il ne me dit pas pourquoi c'est si important pour lui, mais une fois redevenu silencieux, semble très perturbé par son constat. Je lui explique la situation, que l'ex-quatrième ne convenait pas, que ce n'était pas possible...                                                                                                                                                                     Il semble comprendre, mais reste quand même très en colère . Je  lui demande si nous en retrouverons une prochainement, mais il ne me répond pas

Je lui dit alors, que j'aimerais bien voir des guédés, mais pas trop effrayants.                                             Des morts commencent alors à défiler entre la porte de la cuisine et celle de la salle à manger. Je demande à en voir de ma famille, car je n'en vois jamais d'habitude. Je vois une de mes grand-mères, la bouche béante avançant en aveugle, ce qui me met en colère. Je lui dis que ca ne va pas, car elle n'est pas encore morte, et qu'elle n'a rien à faire là. Je vois mon grand-père, brièvement qui passe, puis je vois ma grand-mère paternelle.                                                                                                                                           Je ne la vois pas en détails, je perçois juste sa silhouette lumineuse, mais je sais que c'est elle car je reconnaîtrais sa trace énergétique entre mille. Je fonce vers elle pour la prendre dans mes bras, et là, je ressens une explosion de joie. Je pleure  de bonheur en fusionnant avec son esprit, je n'arrive pas à me décrocher d'elle...

Autour de moi, la maison commence à s'écrouler et j'entends les voix lointaines de mes soeurs qui m'appellent. Tant bien que mal je me détache de ma grand-mère, en lui disant à bientôt et en remerciant le petit garçon du fond du coeur.

J'essaie de parler avec un des chats  au pelage blanc qui est là, mais il manifeste de l'agressivité. Visiblement, j'abuse du temps qui m'a été accordé en ces lieux. J'entends une voix me dire qu'ils sont sauvages, et que ce sont les gardiens des portes du Royaume des Morts.

Nous repartons sur les cageots de pommes pourries, le houngan n'est plus là.

J'ai gardé de cette expérience, comme de toutes celles où il m'est donné de me rapprocher de ma grand-mère paternelle un souvenir vif et  émouvant.

 Nous sommes aujourd'hui chacune d'un côté du Voile, mais il semble bien que quelqu'un ait oublié de  le tirer entre nos mondes respectifs...

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article